L’autre jour, je flânais par curiosité sur la page wikipédia du jeu de rôle (sur table) pour voir comment se portait la définition que j’en avais proposé.
J’ai été assez surpris de constater qu’elle semble globalement bien résister, trois ans après mon édition de l’article original.
Une modification attire quand même mon attention ; au lieu d’une « activité ludique« , la définition parle désormais de « jeu de société » :
Le jdr serait donc un jeu de société ?
Je me souviens qu’au cours du long exercice de définition que nous avions tenu sur Facebook, cette question avait effectivement été abordée : est-il exacte de dire que le jdr est un « jeu de société » ?
A l’époque, ma bande de brainstormers had-hoc et moi avions réfléchi sur le sujet et préféré la notion d’ « activité ludique » à celle de « jeu de société » pour plusieurs raisons :
- une partie de « jeu de société« , contrairement à une partie de jeu de rôle désigne qui sont les joueurs gagnants et/ou ceux qui sont perdants,
- « faire du jdr » ça déborde très souvent du stricte cadre des parties ; chaque participant « fait » déjà du jdr :
- avant la partie (fiches de personnages, lectures, travail créatif qui prépare la partie),
- après la partie (gestion de l’expérience des personnages, récits ludiques des participants, anticipation de la prochaine partie, structuration hors-jeu du groupe de joueurs)
et en plus, ces activités avant et après la partie sont souvent plaisantes voire ludiques.
C’est pourquoi cantonner la pratique du jdr aux seules parties d’un « jeu de société » semble limitatif. A mon avis, la notion d’activité ludique rend bien mieux compte de tout ce que recouvre cette pratique et qui déborde largement des seules parties de jdr.
Au fait c’est quoi déjà la définition du « jeu de société » ?
A ce stade, j’aurai aimé vous présenter une définition sérieuse (et donc fondamentale) de ce que c’est que le « jeu de société« .
En bonne feignasse, je suis donc allé faire mon petit tour sur le web, en commençant par Wikipédia.
Sur place, mon petit doigt me suggère de me casser vite fait avant de péter un plomb et mon intuition confirme que ça ne va pas être de la tarte.
Je vous laisse en juger :
En gros les auteurs ont renoncé à définir le concept de « jeu de société » avec une motivation étrange pour ne pas dire merdique. Je vous en propose une traduction toute personnelle et putassière : « tant qu’il restera au moins une personne en ce monde pour risquer de contester la définition qu’on pourra proposer et comme c’est crô crô dur de définir « jeu de société » en faisant plaisir à tout le monde, alors on range le concept dans le sac fourre-tout des « BIDULES ».
Je me répète ; dans le dictionnaire wikipédia, sous l’expression « Jeu de société » vous trouverez en 2017 un sobre et éhonté : « voir sous « bidule » »
Mon encombrante rigueur germanique hurle dans ma tête en postillonnant pour que j’étende mes recherches d’une définition du « jeu de société » au moins aux 3 premières pages de résultat de Google, juste au cas où…
Et puis tiens, il paraît qu’un podcast traite directement du sujet, je vais tâcher de m’écouter ça.
Ok, quelques heures plus tard, j’en suis revenu vivant, mais pour vous épargner les détails, je n’ai trouvé aucune définition écrite sérieuse et fondamentale de ce qu’est un « jeu de société« .
Côté podcast, j’ai arrêté l’écoute du bébé (02:36:39) à partir de 01:01:00 :
après avoir attendu en vain pendant près d’une heure une définition de ce qu’était un « jeu de société », et avoir entendu une énième définition incomplète de ce qu’était le jdr, on m’assène vers 00:57:05, comme si c’était une évidence, que le jdr ETAIT un « jeu de société », sans explication, argument ni définition… TGCM !.
A ce stade de mes recherches, je me retrouve avec une tournure d’article assez étrange, à savoir que je suis complètement infoutu de dire si le jdr est un « jeu de société » puisqu’il n’existe visiblement pas de définition sérieuse du jeu de société (en tout cas disponible depuis les sources documentaires que j’ai sous la main).
Vous pourriez me dire direz : « c’est un peu facile de te la jouer prof du haut de ta tour du Mordor et de donner des leçons en éructant sans rien proposer de consistant en retour », et vous auriez raison.
Alors histoire de démontrer le sérieux de ma démarche, je vais quand même vous présenter le résultat de mes recherches.
Elles m’ont simplement forcées à définir par moi même, le flingue de la rigueur braqué sur ma tempe, ce qu’était un « jeu de société« .
Le concept de « jeu de société » implique pour moi 4 fondamentaux :
- un JEU…
- une VOCATION SOCIALE…
- dont les RÈGLES DU JEU SONT PRÉÉTABLIES et…
- elles ont pour objet de DÉSIGNER UN OU PLUSIEURS JOUEURS COMME GAGNANTS/PERDANTS DE LA PARTIE.
La définition que je propose pour « jeu de société » sera donc tout simplement :
Important!
Jeu de société :
jeu à vocation social dont les règles formulent les conditions de victoire des joueurs
Important!
Jeu de société :jeu à vocation social dont les règles formulent les conditions de victoire des joueurs
(édition du 7 février 2017, la première définition proposée était : « jeu à vocation social dont les règles désignent un ou plusieurs gagnant(s). » Je l’ai modifiée pour induire la notion de « joueur« , différente de celle de « personnage » afin de distinguer plus nettement le jeu de société du jdr. Je précise que cette modification n’est qu’une modification qui vient préciser un des fondamental, pas le modifier).
Je précise que pour en arriver là, j’ai écarté d’autres concepts qui étaient présentés comme fondamentaux par d’autres définitions.
En voici une liste non exhaustive avec une petite explication pour chacun :
« rassembler nécessairement au moins deux joueurs »
Ce n’est pas un fondamental puisqu’il existe une ribambelle de jeux de société qui peuvent se jouer seuls (317 pages de résultats sur le moteur de recherche de Tric-Trac dans le classement « jeu de société »). Il est vrai que le jeu de société a vocation à être joué en groupe, mais le fait d’être joué seul ne retire pas à un « jeu de société » cette qualité.
« jouer en intérieur »
Ce n’est pas non plus un fondamental puisque l’immense majorité des jeux de société peuvent parfaitement être joués en extérieur.
« ne pas être physique »
Ce n’est pas non plus fondamental ni discriminant puisqu’il existe pas mal de jeux qui requièrent de l’adresse (Polarity, Dr Maboule etc.), de la rapidité (Jungle Speed etc.), de la précision (Ca$h’n Gun$ Yakuza, Rampage etc.).
« nécessiter du matériel »
Même si les jeux de société requièrent traditionnellement du matos (souvent pour simuler le hasard et représenter l’avancement du jeu), on s’aperçoit que pour certains ce n’est pas fondamental, juste un confort pour le jeu. Chabadabada en est un excellent exemple : il est possible pour un arbitre de chanter les chansons que les participants devront reconnaître. Même chose pour le célèbre Loup-Garou où un arbitre peut assigner les rôles verbalement à l’oreille des participants.
La fréquence à laquelle on nous propose du matériel de jeu tiens plus à des considérations mercantiles qu’à une réelle nécessité.
Et le matériel est si présent qu’on en vient à utiliser les mêmes mots pour designer le matériel que le jeu qu’il facilite : le « jeu de société » est aussi bien la boîte de Monopoly qu’une partie de Monopoly en train de se jouer. Et à bien y regarder, cette tendance est beaucoup plus répandue qu’il n’y paraît.
J’ai aussi pu remarquer deux autre tendance qui me semble erronée :
- celle qui consiste à définir « jeu de société » en découpant les mots de l’expression (définir « jeu » puis définir « société« ). Ca ne me semble pas valable car « jeu de société » doit être pris comme un mot composé. L’expression intégrale porte un sens supplémentaire qu’on ne peut pas limiter à celui des mots qui la composent. Essayez de définir « Moyen Âge« , « boute-en-train« , « langue au chat », « bras de fer » ou « bouc émissaire » de cette manière et vous comprendrez de quoi je parle.
La démonstration qui consisterait à dire :
- le jdr est un « jeu »
- le jdr se joue « en société«
- cqfd : le jdr est donc un « jeu de société«
ne tient pas plus la route selon les mêmes logiques.
- celle qui consiste à négliger la partie « de société » comme si elle n’avait pas d’incidence sur le concept. Beaucoup de travaux en ligne (et même des travaux universitaires) réussissent donc ce tour de passe-passe un peu grossier de faire comme si le mot « jeu » était synonyme parfait de l’expression « jeu de société« … Objection !
Alors, jdr de société ou pas ?
Pour en revenir au sujet initial, peut-on dire que le jdr est effectivement un « jeu de société » ?
Non, je ne le pense pas, pour une raison assez évidente : les règles d’un jdr (système de résolution, et/ou système de jeu et/ou système d’interaction) n’ont pas vocation a désigner de joueur gagnant.
Il me semble donc inapproprié de définir le jdr comme un « jeu de société« , l’expression d’ « activité ludique » me semble toujours parfaitement correspondre aux pratiques actuelles du jdr.
Qui changera la définition sur la page Wikipedia ?
Vos réactions sont naturellement les bienvenues dans les commentaires, surtout si elles sont argumentées.
Edit du 5 février :
Suite à de nombreux échanges sur divers média, je viens poster un graphique qui présente la situation du jeu de société (JDS) par rapport à d’autres activités voisines. (pour celles et ceux qui se poseraient la question, SH DC, c’est une référence au jeu de société « Sherlock Holmes Detective Conseil ». Cliquez sur l’illustration pour une meilleure vue.
(25 commentaires)
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Bonjour,
Je viens ajouter mon petit cheveu dans la soupe : il y a des jeux collaboratifs (Chasse au fantôme/Tiboo, Qui l’a vu, Où va-t-il, … tous Ravensburger) qui ne désignent pas toujours « un gagnant », ca peut être « tout le monde a gagné » ou « tout le monde a perdu »…
Ca s’oppose au fait de désigner « un » gagnant… :/
Dans Heroquest (jeu en image tout en haut) qui peut être considéré comme un RPG, un joueur peut considérer qu’il a « perdu » si son personnage meurt, par le fait qu’il ne peut plus rien faire dans le jeu : la partie est terminée pour lui alors que les autres peuvent continuer…
Sinon, avez-vous regardé les définitions données dans la littérature (autre que sur internet) : Larousse, Encyclopédies, etc… ?
Author
Bonjour,
Les réactions sont toujours appréciées lorsqu’elles sont argumentées et sereines, ce qui est le cas de la vôtre, merci !
Pour commencer je rappelle que la définition que je propose pour le jeu de société est : jeu à vocation social dont les règles formulent les conditions de victoire des joueurs.
Je ne prétends donc pas que les jeux qui désignent plusieurs gagnants ou plusieurs perdants en même temps ne seraient pas des jeux de société à part entière.
Même observation pour les jeux collaboratifs où l’on gagne tous ensemble / perd tous ensemble ; il peut tout a fait s’agir de jeux de société.
Ma définition relève simplement que les règles des jeux de société annoncent à l’avance et de manière arbitraire les paramètres que les joueurs doivent remplir (éventuellement de manière collective) pour gagner et/ou perdre.
Dans tous ces cas, les règles du jeu prévoient systématiquement des conditions de victoire et ou d’échec, les jeux que vous citez ne font pas exception.
Le cas de « Qui l’a vu » pourrait prêter à discussion car une lecture rapide de ses règles révèle que le paragraphe traditionnel « conditions de victoire/fin du jeu », n’est pas présent. Si on lis plus attentivement, la première page annonce tout de même le concept de victoire : un anneau à disparu, il faut retrouver son voleur avant 6 heures sans quoi « le royaume sera perdu » (il faut disposer du coffret de jeu pour que son logiciel nous annonce lorsque nous avons perdu ou gagné, mais on comprend à la lecture ce qu’il faut faire – sous peine de perdre le royaume ! – et que le temps est un paramètre important).
Au cas où, j’ai rédigé un autre article pour présenter mon propos de manière plus détaillée, sous forme de Foire Aux Questions, c’est à cette adresse : https://ajdr.tentacules.net/meta/reflexions/une-definition-du-jeu-de-societe.
Le point 19 de la FAQ parle des jeux de société collaboratifs.
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Je pense que beaucoup de gens considèrent Heroquest comme un RPG, parce que la notion même de RPG est devenue fluctuante et très large avec le temps ; on peut y faire rentrer les jeux de rôles (sur table), les GNs, les MMoRPG, d’autres jeux vidéos, les Ldvhlh, certaines productions vidéo-ludiques, des play-by-forum et j’en passe.
Le jeu Heroquest sorti en 2011 s’imprègne des référentiels de certains jeu de rôle mais ce n’en est pas un : son principe de jeu ne consiste pas à concevoir une fiction collaborative par l’interprétation de rôles et la narration.
De la même manière Warhammer Battle ou Talisman ne sont pas non plus des jdr.
A côté, il existe sûrement beaucoup de personnes qui ont modifié les règles originelles de Heroquest pour en faire un jeu de rôle ou quelque chose d’approchant, mais il s’agit alors d’évolutions des pratiques d’un jeu qui ne font pas du jeu de base un jeu de rôles. (Sans quoi plus personne ne jouerai au jeu de l’oie sans un bon fusil à éléphant depuis la sortie de Jumanji). Rien n’interdit alors à ces évolutions créées par des fans de devenir des jeux de rôles.
Aussi il faut savoir repérer et distinguer les pratiques des jeux selon qu’on y joue sans altération (en anglais « vanilla » – exactement selon les règles du jeu prévues par ses auteurs), ou bien à une version adaptée par le public.
Je rappelle que la version initiale non altérée d’Heroquest prévoie bien des conditions de victoire (P15 ed. 2011) :
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Au passage je rappelle aussi que le fait qu’un participant perde et arrête la partie alors que les autres continuent de jouer n’est pas un paramètre fondamental d’un jeu de rôle ; il existe énormément d’autres activités qui ne sont pas des jdr et qui partagent pourtant ce point commun ; du sexe de groupe à l’attaque de banque en passant par Mario Kart, le poker, le boursicotage et le cache-cache.
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J’ai effectivement cherché pas mal de définitions écrites du « jeu de société », mais faute de temps à y consacrer, je ne me suis pas penché sur ce qui se passait hors d’internet. Par ailleurs, la plupart des éditions sérieuses en papier se déclinent également en numérique de nos jours à commencer par la 9è ed du dictionnaire de l’académie française. Pour y remédier, j’ai invité tout lecteurs à venir nous proposer une autre définition plus solide sur la base de ce qu’il aurait pu lire ou concevoir lui-même. La quasi unanimité des définitions trouvées ne définissaient pas le « jeu de société », mais simplement le « jeu ».
Sur ce point, l’académie nous définit le jeu de société comme un : divertissement soumis à certaines règles et permettant, lorsqu’il est partagé par plusieurs joueurs, de déterminer des gagnants et des perdants.
A vous lire 🙂
Foutrement ravi de voir que le site fonctionne toujours!
Le JDR rend possible la bastiennade, contrairement au reste de la galaxie ludique, et ça, ça n’a pas de prix. Les initiés comprendront.
Author
Bien dit amigo !
Author
Chers Faboo et Yoda,
Comme d’habitude, je ne vous remercierai jamais assez pour le piment que vous venez saupoudrer dans ces commentaires. C’est construit et argumenté et ça se défend, bref de la bonne discussion gauloise comme je sais les apprécier.
Mais n’allez pas croire que vous allez vous en tirer comme ça ^^
J’ai lu en diagonal vos derniers commentaires et j’ai des trucs à y redire, je pense que vous vous en doutiez. Notamment sur le distinguo entre :
– un/des joueur(s) gagnant(s) ou perdants de la partie (dont les règles induisent toujours des conditions de victoire des joueurs ET, dans la quasi unanimité des parties jeux de société, un rapport de compétition systématique entre les joueurs ou équipes de joueurs avec le cas spécifique des jeux collaboratifs purs),
L’enjeu d’un jeu de société est de faire mieux que son voisin
– un/des personnage(s) « gagnant(s) » de scènes de jeu posées par la fiction (dont les règles n’induisent jamais de conditions de victoire des joueurs MAIS, dans la quasi unanimité des parties de jdr, une émulation collaborative entre joueurs avec l’exception des « personnages » traitres infiltrés ou ultra-individualistes etc.)
L’enjeu d’un jeu de rôles est de vivre/concevoir quelque chose de chouette avec son voisin
Mais avant tout j’ai un message tout con à vous donner : je manque cruellement de temps pour vous répondre depuis la semaine dernière : j’ai d’abord répondu à d’autres commentaires et ça a pris du temps, beaucoup, puis j’ai mis en friche un nouvel article upgradé et spécifique sur cette proposition de définition du jeu de société avec sa FAQ de l’enfer (qui sortira quand il sera achevé).
Je pense tous les jours à vous répondre en prenant le temps nécessaire, mais le taf et mes projets annexes s’en mêlent (pour le moment), surement un retour à la normal sous une semaine max.
To be continued…
C’est aussi l’enjeu du jeu de société, non ?
Dans une partie des jeux de société, il y a un enjeu compétitif, avec un gagnant et un perdant à la clé. Cependant, dans la majorité des cas, ce ne sont pas les compétences des protagonistes qui sont mesurées, le facteur hasard ayant une part non négligeable.
Les jeux dans lesquels on peut vraiment se mesurer la nouille représentent une portion congrue des jeux de société : échecs, dame, go, awalé. Dans les autres, soit il n’y a pas de gagnant/perdant (règles optionnelles ou absentes), soit il y en a, mais c’est tout le monde pareil (jeux coopératifs), soit il y en a, mais ce n’est pas forcément le meilleur qui gagne (jeux dans lesquels intervient le hasard). Dans ce dernier cas, la compétition n’est pas le but du jeu, elle est juste un moyen pour vivre quelque chose de chouette avec son voisin.
C’est justement là que se situe la différence avec le sport. La raison d’être des règles en sport est de désigner un gagnant. Si on joue simplement à se passer des balles, on n’a pas besoin de règles. On en a besoin quand il s’agit de déterminer un gagnant ou un perdant, c’est là qu’on doit en faire pour savoir, en cas de balle non réceptionnée, qui du lanceur ou du receveur est fautif (et donc perd un point). On n’a pas besoin de règles pour courir. On en a besoin pour courir en compétition (distance, moment du départ etc).
Dans les jeux de société, les règles ne servent pas à désigner un gagnant. C’est évident dans le cas des JDS sans gagnant/perdant, mais même dans les autres, c’est le cas. Les règles indiquent comment jouer, comment passer un chouette moment avec son voisin, et ce, que le jeu soit coopératif ou compétitif. Les règles sont un manuel d’utilisation pour le matériel de jeu, quand il y en a. Elles définissent comment s’amuser.
Ça saute aux yeux pour le cadavre exquis ou pour Concept. C’est évident pour tous les jeux où le décompte des points se fait à la fin : si on ne prend pas le temps de faire cette étape, on a quand même joué à un jeu de société, et ce grâce aux règles, qui n’ont pourtant pas défini de gagnant ou perdant. C’est valable aussi quand le décompte des points a lieu pendant le jeu, mais d’une façon optionnelle (je pense par exemple au scrabble, si tu comptes pas tes points, ça n’entrave pas la partie).
C’est vrai aussi pour les autres. Code Names, par exemple, est rendu intéressant par la compétition, c’est elle qui nous force à associer entre eux des mots qui n’ont aucun rapport et à prendre des risques. C’est assez évident que si la compétition est indispensable, elle n’est qu’un moyen de rendre le jeu intéressant.
Si tu tiens à écrire une définition du jeu de société qui en écarte le jeu de rôle, je ne suis pas sûre que le but des règles dans un jdr soit à mettre sur le même plan que dans un jds. Dans le jds, c’est le moyen de jouer. Le jdr se passe de règles formelles pour jouer : on peut très bien le pratiquer sans, alors qu’on ne peut pas jouer aux petits chevaux sans règle (mais on peut y jouer sans désigner de gagnant, et c’est tout aussi chiant qu’en mode compétitif). Le rôle des règles dans le jdr va plutôt être : simuler l’univers de jeu, susciter l’ambiance de jeu, résoudre les conflits.
Salut,
Comme toujours avec les définitions, il est difficile de mettre un object dans tel ou tel ensemble de manière catégorique, car les frontières de ces ensembles sont rarement parfaitement définies (et par qui?), à part en mathématiques peut-être, où on part d’axiomes indémontrables.
Autant je suis d’accord avec toi que « faire du JDR » est différent de « faire du jeu de société » parceque il y a un avant et un après la partie, autant ton histoire de gagnant / perdant me parait douteuse. C’est vrai que Wikipedia ne donne pas une définition exacte, mais ils donnent quand même pas mal d’explications et d’exemples. C’est TOI qui apporte cette notion de gagnant / perdant, ce qui te permet ensuite d’exclure le JDR des jeux de société… bof.
Je te donne 2 exemples de jeux de société sans gangnant ni perdant :
– le jeu du pantomime
– le jeu du cadavre exquis
(On joue jusqu’à ce qu’on en ait marre !)
Après, on peut vendre une version du pantomime dans une jolie boîte avec des cartes et une notice qui stipule que le gagnant est celui qui devine dans un temps imparti. On a alors une autre version du jeu du pantomime, avec des règles différentes, et c’est aussi un jeu de société. Mais dans l’esprit, ca reste un jeu auquel on ne joue pas pour gagner, mais pour le plaisir de jouer, comme le JDR.
De la même facon, on pourrait « jeudesociétiser » un JDR d’enquête (par exemple) en stipulant que les joueurs on perdu si l’enquête n’a pas été résolue en un temps imparti où selon d’autres critères (un peu comme dans Sherlock Holmes détective conseil). Du coup, on aurait un JDR qui entrerait dans TA définition du jeu de société.
Bref, si j’avais voulu défendre le point de vue que le JDR n’est pas un jeu de société, j’aurai plutôt développé le premier aspect que tu évoques, c’est à dire qu’il y a un avant et un après la partie, un investissement plus important que dans une partie de Monopoly. Là oui, c’est une vraie différence, et c’est ca qu’on dirait à un profane pour lui expliquer ce qu’est le jeu de rôle, plutôt que de l’embrouiller avec la notion discutable de gagnant / perdant !
Et comme je suis sadique et que je traînais sur ton site que j’aime bien, en regardant ton scénar d’INS, voici ce qu’on trouve à la toute fin du scénario :
« Si la mission est un échec, le débriefing est expéditif c’est le plongeoir collectif […]
En cas de réussite, leur supérieur leur accorde […] »
🙂
Si il n’y a pas de gagnant / perdant, on pourra quand même s’entendre sur la notion de succès / réussite, en tout cas quand il s’agit d’un scénario de type « mission »…
Cet article me rappelle une table ronde privée à laquelle j’ai assisté pendant les Utopiales 2016. Une chose qui a été mentionnée au cours de cette table était le regret de ne pas avoir de « but du jeu » mentionné en premier lieu, comme il en existe sur les autres jeux de société (lors de cette table ronde, aucun participant n’a remis en question le fait que le jdr est un jeu de société).
Le but du jeu ne désigne pas le ou les joueurs gagnant, ni les conditions de victoire, mais il n’est pas aussi vague que « s’amuser ensemble ». Dans le Monopoly, le but du jeu est de devenir le plus riche en faisant de la spéculation immobilière.
Rares sont les livres de jeu de rôle à expliquer, en quelques lignes, quel est le but du jeu, il est trop souvent implicite. Or, celui-ci permet de débroussailler assez vite ce qu’on est censé faire avec le jeu, en terme d’ambiance et de possibilités.
Devrait-on préciser sur un jdr quelles sont les conditions de victoire ? Est-ce qu’il y en a qui sont implicites (à mon avis, oui) ? Sont-elles universelles pour un jeu donné ? Orientées pour un jeu donné ? Orientées pour un scénario donné ? Dans ce dernier cas, faut-il les mentionner ? Ce pourrait être un outil pratique, mais avec le risque que le groupe de joueurs se sente en échec s’il a tenté de gagner sans y parvenir. Alors que gagner n’est pas forcément le but du jdr. Cependant, gagner est rarement le but des autres jeux de société, et ça arrive quand même souvent de jouer pour le jeu, sans compter les points et sans savoir qui aurait dû gagner à la fin.
Concernant la définition de ce qu’est un jeu de société, je proposerais plutôt : « jeu social non sportif à système de règles ».
C’est hyper lourd et mal formulé, ok.
Reste que le fait de désigner le/les gagnants ou perdants me semble optionnel. Comme d’autres personnes ici, si j’ouvre une boîte de jeu de société et que je ne vois pas de moyen de désigner un gagnant ou un perdant, je ne vais pas considérer que ce n’est plus un jeu de société. Pour moi, la désignation d’un ou plusieurs gagnants est un cas fréquemment rencontré, mais ne participe pas à la définition du jeu de société. Tout comme pour le matériel, on n’a aucune difficulté à imaginer un jeu de société sans condition de victoire/défaite. C’est même bien plus facile que le matériel de jeu, car on se passe rarement de matériel, beaucoup plus facilement de compter les points pour savoir qui gagne.
À côté de cela, la vocation sportive me semble rédhibitoire pour qualifier un jeu de société. Si des jeux de société nécessitent parfois de se lever de sa chaise (donc on ne peut pas écrire qu’ils se pratiquent assis), ils ne sont pas à confondre avec des sports. Sans cela, le football ou le volley sont des jeux de société (ils sont sociaux et ont des règles permettant de désigner les gagnants) !
Ce qui me dérange, c’est que quelle que soit la définition retenue, on inclut « 1,2,3 soleil » dans les jeux de société. Soit ces jeux de plein air à règles sont vraiment des jeux de société, soit il faut encore améliorer la définition…
Author
Bonjour Yoda (je ne sais pas si tu es le Yoda que je connais bien, mais dans tous les cas tu as ma sympathie ^^)
Je vais réagir à ton commentaire au fil du texte. Merci pour le temps que tu y a consacré.
Pendant longtemps, j’ai partagé ce regret. Je ne te raconte pas ma tête la première fois que j’ai lu « Pendragon » (version Gallimard) : quand j’ai réalisé qu’aucun endroit dans les règles ne précisait le but du jeu ! Et puis un jour je me suis intéressé aux coulisses du jdr, les mécaniques et surtout les concepts. Et c’est à ce moment que j’ai découvert quel était l’un des premiers but (en terme matériels – il y en a d’autres) d’une partie de jdr : élaborer collectivement une fiction (par l’interprétation et la narration).
Le hic c’est comme peu de gens prennent la réflexion au sérieux (réfléchir c’est se prendre la tête, c’est faire de la « masturbation intellectuelle »); on se retrouve avec des questions sans réponses au sujet du jdr ou avec des réponses inadaptées « le but du jdr, c’est le fun ». On n’est pas plus avancé.
Il existe d’autres types de jeu (jeux de société, jeux narratifs etc.) qui proposent chacun d’excellents jeux et d’excellentes parties très fun, mais seul le jdr se préoccupe en premier lieu d’élaborer collectivement une fiction (par l’interprétation et la narration). Si un jeu ne se préoccupe pas d’élaborer collectivement une fiction, il peut rester génial, mais ce n’est plus un jdr à proprement parler.
Oh oui, je suis entièrement d’accord avec toi sur tout ça !
On pourrait le faire, et le jeu pourrait rester excellent à jouer, mais ça ne serait plus un jdr à proprement parler mais ça deviendrait un jeu narratif ou bien un jeu de société. Car « déterminer quel joueur gagne la partie » est visiblement une caractéristique qui entre en conflit avec la préoccupation première d’élaborer collectivement une fiction.
Il faut bien comprendre une chose; ce n’est pas qu’une histoire de classement et de mots : l’absence de conditions de victoire est un paramètre très important en terme de contexte de jeu : il permet et facilite une authentique collaboration entre les joueurs pour créer collectivement une fiction.
L’enjeu de la victoire/échec d’un ou plusieurs joueurs crée artificiellement pendant la partie une tension à la fois entre eux (lorsqu’ils sont en concurrence) et sur l’importance symbolique de la victoire (valable aussi pour les jeux collaboratifs). Cette tension va placer la préoccupation de gagner avant celle de créer une histoire riche, intéressante, mémorable, et ça, ça change fondamentalement la nature des deux jeux (« de société » et « de rôles »)
As-tu bien compris les nuances que j’induis entre :
– joueur gagnant et personnage gagnant
– « gagner une partie de jeu » et « voir son personnage triompher d’un obstacle / atteindre un but dans la fiction »
Pour re-préciser :
Les règles d’un jdr n’ont jamais vocation à déterminer quel(s) joueur(s) gagne/perd la partie de jdr, mais à déterminer si un personnage peut vaincre un obstacle qui se dresse sur son chemin dans la fiction qui se joue et qui est décrite par la partie.
Si tu tombes sur des règles de jeu qui prévoient quel(s) joueur(s) gagne/perd la partie, tu n’as tout simplement pas affaire à un jdr, il s’agit d’un autre type de jeu (narratif, de société etc.). Et l’intention de l’auteur de classer son jeu dans telle ou telle catégorie importe peu, soit les fondamentaux sont validés, soit ils ne le sont pas.
Les règles d’un jeu de société au contraire expliquent toujours les conditions de victoire/défaite et donc quel(s) joueur(s) gagne/perd la partie de jeu de société.
Je rappelle qu’il ne faut pas confondre « but du jeu » et « conditions de victoire » : tous les jeux de société proposent des conditions de victoire à leurs joueurs. Ce n’est pas pour autant que gagner est le « but du jeu » (au sens de motivation à jouer à ce jeu) le plus stimulant pour ceux qui y jouent : on joue très souvent pour l’ambiance, le plaisir de se retrouver, pour souder un groupe, pour rire, pour faire tourner ses cellules grise à plein régime, pour boire un coup entre potes etc.
Oh non, ce n’est pas lourd ni même mal formulé, au contraire, c’est sûrement une des propositions les plus intéressante qu’on m’a faite depuis cinq jours, c’est clair, concis, sans parties superflue etc. voyons point par point si elle tient le test des « fondamentaux » :
Rappel : Le concept de “jeu de société” implique pour moi 4 fondamentaux :
un jeu…
une vocation sociale…
dont les règles de jeu sont préétablies et…
qui ont pour objet de désigner un ou plusieurs joueur(s) gagnant(s).
un jeu… : OUI, ta définition en parle
une vocation sociale… OUi, la notion est bien présente
dont les règles de jeu sont préétablies et… IDEM
qui ont pour objet de désigner un ou plusieurs joueur(s) gagnant(s) Sur ce point, je ne trouve pas que ta définition soit explicite lorsque tu écris : « à système de règles« .
Les règles n’ont pas toutes vocations à désigner qui est gagnant dans une partie de jeu, par exemple : les règles de politesse n’ont pas vocation à dire qui gagne dans un repas mondain ni qui gagne pour ouvrir la porte à une personne âgée.
Avec ta formulation, le problème c’est qu’on peut y faire « rentrer » des activités qui ne sont raisonnablement pas des jeux de société : le fait de flirter, de participer à un scénario BDSM, les paris rémunérés etc. etc.
Mode « avocat du diable » on : Pourtant, si tu n’acceptes pas que le BDSM et les paris rémunérés soient considérés comme des jeux de société au même titre que le jeu de rôle, alors il faut se mettre d’accord sur des fondamentaux clairs et représentatifs de ce qu’on appelle les « jeux de société ». Ca implique que l’on s’interroge sur tout ce qui est différent entre le fait de jouer au Monopoly, le fait de participer à un scénario BDSM et de jouer une partie de l’Appel de Cthulhu, tu ne crois pas ?
Mode « avocat du diable » on : Donc tu ne trouves pas qu’il y a quelque chose de fondamentalement différent entre le fait de le fait de flirter, participer à un scénario BDSM (etc.) d’une part et le fait de jouer à un jeu de plateau d’autre part ?
Mode « avocat du diable » off :Si comme moi tu sens instinctivement une différence fondamental, alors comment la formulerais-tu ? Quelle autre caractéristique fondamentale distingue ces deux activités ? (et je pose la question sincèrement, car j’aimerai vraiment identifier cette différence et la formuler si elle existe).
Je pense que le matériel est un confort appréciable qui nous est proposé très souvent pour des raisons mercantiles, mais je ne pense pas qu’il s’agisse d’un fondamental de ce qu’est le jeu de société compte tenu du nombre de jeu « dits » de société et pour lesquels on peut se passer de matériel (ça devient plus compliqué de jouer, mais pas impossible).
Oui, on est d’accord, c’est pourquoi je ne parle que de vocation sociale dans la définition.
Attention, la dimension sportive n’exclus pas la qualification de « jeu de société » si elle n’est pas prépondérante (jeu qu’on ferait dans le but d’acquérir/maintenir/améliorer sa condition physique): ex : le Jungle Speed, la Dance des Oeufs, le Polarity, le Twister) mais ça n’est pas un fondamental.
Je comprend bien ce que tu désignes et tu as raison. Les jeux de plein air ont quelque chose de fondamentalement différent des « jeux de société » et c’est très probablement l’importance de la dimension physique. La définition que je propose répond à cette préoccupation en énonçant « à vocation sociale » (sous-entendu « à vocation première et essentiellement sociale ») mais je sens qu’on pourrait le dire plus clairement. Si tu as des propositions, tu es plus que bienvenu !
Merci !
Oui, parfaitement. C’est pourquoi je parle de conditions de victoire implicites.
Quelles sont les conditions de victoire du jeu de Cthulhu ? -> la mise en place d’une ambiance très particulière
Les conditions de victoire d’un scénario ? -> avoir réussi à s’immerger dans les enjeux du scénario, comprendre le message porté par un scénario engagé (en tant que joueur, si le personnage n’a rien compris, c’est pas le problème), ne pas s’être ennuyé…
D’une campagne ars magica ? d’avoir pu explorer la création et le maintien d’une alliance, découvert l’univers de jeu, que les dissensions entre les personnages ne se soient pas répercutés sur les joueurs…
Si on prend l’exemple de cthulhu, si on dit qu’une partie est réussie si on a pu mettre en place l’ambiance adéquate, que se passe-t-il pour les tables dans lesquelles l’ambiance est partie dans le délire le plus complet ? Si tout le monde s’est bien marré, vont-ils avoir, à tort, un sentiment d’échec ?
Or, si je prends l’exemple du Monooly, il est bien expliqué qu’on gagne quand on a ruiné tous les autres. Sauf que bon, à l’époque où je jouais au Monopoly, c’était pas drôle de ruiner quelqu’un : il était éliminé de la partie, et puis on s’arrêtait de jouer. Alors on se prêtait de l’argent, on suivait toujours les règles de base mais sans chercher à avoir un gagnant. On ne se sentait pas pour autant en échec…
Peut-être que, contrairement au but du jeu, les conditions de victoire devraient être génériques et grosso-modo les mêmes pour tous les jeux. Comme le fait d’avoir pour les joueurs réussi à interpréter son personnage en suivant la personnalité qu’on lui avait choisi, par exemple. Pour le meneur, d’avoir réussi à suivre les décisions des joueurs pour construire l’histoire.
Flirter n’a pas de règles préétablies . Les paris rémunérés ont des règles et désignent un gagnant… heureusement qu’ils n’ont pas une vocation sociale !
Pour le scénario BDSM, là je ne connais pas assez le sujet pour me prononcer… mais à moins de le faire en partouze, la vocation sociale ne me semble pas franchement prépondérante.
Je pense que tu as déjà posé les bases : un jeu, un système de règles, l’aspect social.
Concernant le BDSM, qui est ce qui me pose le plus de problème parce que je n’y connais rien, si vraiment il y a un système de règles, une dimension ludique et sociale, alors pourquoi est-ce que ce ne serait pas un jeu de société ? Ta définition n’exclue pas les jeux de plein air qui désignent un gagnant, pourquoi devrait-elle exclure les jeux sexuels ? Parce que ce n’est pas du tout public ? Parce que ça se joue plus sur la table qu’assis autour ? Alors dans ce cas, la difficulté est commune avec la pétanque…
Certes, le matériel n’est pas fondamental. Mais il est quand même vachement moins souvent optionnel que désigner un gagnant !
Le nombre de jeux de sociétés dans lesquels on peut se passer de désigner un gagnant est beaucoup plus élevé que le nombre de jeux de société auxquels on peut jouer sans matériel. Même si on prend en compte tous les jeux auxquels on peut jouer sans matériel, même si ça devient chiant et compliqué, et qu’on ne compte que les jeux dans lesquels ne pas désigner de gagnant simplifie le jeu et le rend au moins aussi intéressant.
Là, le problème c’est la définition de sport. Pour moi, un jeu d’adresse n’est pas un sport, ni même un jeu sportif. L’adresse est une dimension commune entre ces jeux et certains sports, c’est tout. Ou alors, va vraiment falloir inscrire le caps aux JO !
De la même manière, c’est pas parce qu’il faut de l’endurance pour faire le ménage et que beaucoup de sports demandent de l’endurance que faire le ménage est du sport (quoique) !
Je pense que c’était l’idée derrière la pratique en intérieur que tu as écartée plus tôt. Je pense que c’était justifié, parce que le ffot en salle est toujours du sport et pas un jeu de société.
Je pense que la distinction, c’est que les jeux de société peuvent se pratiquer assis. Certains demandent de se lever à certains moments, mais la majorité du temps, les joueurs sont quand même assis, et le plus souvent autour d’une table.
« ne nécessitent pas une position debout pour être pratiqués »
« se jouent de manière posée pendant la majorité du temps de jeu »
la dernière phrase exclue les sports, elle n’implique pas qu’on soit assis autour d’une table, mais saisit je pense l’essence du jeu de société. On peut se démener pour envoyer balader un totem dans le décor, mais on est assis. Un joueur peut se retrouver à faire le tour de la table à cloche-pieds, mais ce sera en quittant sa place et pour la rejoindre ensuite.
À côté de cela, les sports et les jeux de plein air nous demandent, de comme l’avenir être, toujours en mouvement…
Je réalise d’ailleurs que du coup je répond à la fin à la question des jeux BDSM. Je n’y connais rien, mais je gage que ce n’est pas très posé, comme jeu, ce qui l’exclue des jeux de société.
Tiens, en plus, le théâtre d’improvisation n’en est plus un non plus !
Et pour revenir au jeu de rôle, si je reviens à cette dernière définition élaborée sans penser au jeu de rôle, on peut en conclure :
– que le jdr sur table classique est un jeu de société
– que le GN n’en est pas un (pas assez posé)
– que le jdr sur table sans règle n’en est pas un non plus (à cause de l’absence de règles)
Bonjour,
Ton article est très intéressant et soulève la délicate question de la définition du « jeu de société ».
Je suis globalement d’accord sur le fond, cependant définir le jeu de société comme désignant systématiquement des gagnants/perdants est assez empirique et on trouve de nombreux exemples assez limite à ce niveau là (les jeux « à boire » notamment, mais aussi de nombreux jeux pour enfants).
Pourrait-on envisager une définition plus généraliste relative à l’importance de la règle ?
L’élément central dans la mise en place d’un jeu de société est la/les règle(s) du jeu. Elles définissent le jeu, sans elles celui-ci n’existe pas. Elles sont strictes, un joueur qui enfreint les règles du jeu sera systématiquement considéré comme un tricheur, car il « brise » le système de jeu. Bien qu’un consensus puisse être atteint pour assouplir les règles (par exemple pour éviter la frustration de la défaite lorsqu’on joue avec un enfant en bas-âge), il est communément admis que celles-ci sont fixes une fois la partie commencée.
À l’inverse, les règles sont un des éléments parmi d’autres constituant le jeu de rôle. Elles ont pour vocation, comme tu le dis « à résoudre les situations conflictuelles et dramatiques dans lesquelles sont plongés les personnages ». Elles ne sont en aucun cas un élément central, on peut d’ailleurs très bien s’en passer dans de très nombreuses situations, et ne sont même pas « fixes » tout au long de la partie, puisqu’il est communément admis qu’un MJ puisse « tricher » au cours d’un JDR sans que ça ne soit un problème.
Qu’en penses tu ?
Author
Bonjour Vincent,
Merci pour ton retour posé.
Pour te répondre méthodiquement et rigoureusement, l’exercice de définition comporte amha toujours une phase qu’on peut qualifier d’ « empirique », c’est celle où on établit mentalement une grosse liste de tout ce qui peut « raisonnablement » être ce qu’on cherche à définir. Cette liste une fois établie sert ensuite à identifier les caractères fondamentaux (qu’on retrouve systématiquement) de ce qu’on souhaite définir.
L’idée de l’empirisme ne doit donc pas être considérée comme une forme de légèreté, de manque de rigueur dans l’exercice de définition.
Si tu trouves des cas « limite », c’est tout à fait normal ; c’est justement et précisément parce que certaines pratiques se trouvent à la limite de la définition : il est difficile de dire avec précision si ces pratiques intègrent ou non le concept dont on parle. C’est justement pourquoi formuler une définition est utile : c’est un outil qui nous aide à trancher dans les cas où on hésite.
Pour reprendre ton exemple du jeu à boire, passons en revue les 4 fondamentaux :
1 – Le jeu à boire dont on parle est-il un jeu ? Visiblement OUI
2 – Le jeu à boire dont on parle as-t-il une vocation sociale ? Probablement que OUI (je n’ai pas d’exemple contraire en tête)
3 – les règles du jeu à boire en question sont-elles préétablies ? Probablement que OUI (je n’ai pas d’exemple contraire en tête)
4 – Est-ce que ces règles ont pour objet de désigner un ou plusieurs joueur(s) gagnant(s) ? Là les choses se corsent.
Déjà parce que ces règles sont rarement écrites, ensuite parce qu’à titre perso, je n’ai pas énormément joué à des jeux à boire et que je ne suis pas le mieux placé pour répondre.
Mais de mémoire, il est vrai que ce qu’on appelle « règles » d’un « jeu à boire » ne se préoccupent pas souvent de déterminer celui des joueur qui gagne :
– Soit parce que cette considération est évidente pour les auteurs du jeu au point où ils ont négligé d’en rédiger les conditions de victoire : le dernier à échapper au coma éthylique, à l’asphyxie par vomi ou à quitter le jeu est le gagnant de fait, auquel cas on peut raisonnablement dire que les jeux à boire sont bien des jeux de société.
– Soit parce que cette considération est complètement indifférente aux auteurs du jeu, le véritable but du « jeu à boire » n’étant pas de « gagner » mais de s’assurer que tout les participants sont assez bourrés. Auquel cas le « jeu à boire » ne peut pas être considéré comme un « jeu de société » (dernier fondamental manquant). Ce qu’est véritablement le « jeu à boire » (joyeux prétexte de débauche, distraction de soirées où on n’a rien à se dire etc.) n’est pas de mon ressort, je ne m’intéresse qu’aux jdr et incidemment aux jeux de société j’invite les faluchards présents à produire leur propre définition ^^ .
Sur l’importance des règles dans les jdr : je n’ai rien à redire à ce que tu écris.
– Premièrement parce que cet article parle de la définition du jeu de société et non de l’importance des règles dans le jdr,
– Deuxièmement parce que je ne me suis pas intéressé à cette question dans le détail. La seule chose que je pense c’est que l’un des « fondamentaux » du jdr c’est l’existence de « contraintes ludiques » au sein du jeu. Qu’il s’agisse de règles de jeu, de règles d’expression pendant la partie, de manière de simuler le hasard etc. Peu importe la forme et la quantité.
Je te renvoie pour plus de migraine à mon article sur la définition du jdr à cette adresse : https://ajdr.tentacules.net/reflexions/une-definition-du-jdr
Merci et bon week-end !
Je serais tenté de dire que « jeu de société » désigne avant tout une famille de jeux, c’est un terme générique englobant différents sous-groupes. A partir de là je ne vois pas vraiment en quoi il serait gênant de considérer que les jeux de rôle constituent l’un de ces sous-groupes. Ils ont certes des différences avec les jeux tels que le Monopoly mais ils ont également des points communs. Ces points communs font qu’ils appartiennent à la famille des jeux de société, et les différences constituent les caractéristiques de leur propre sous-groupe. En partant de ce principe il devient déjà beaucoup plus aisé d’expliquer à un total néophyte ce qu’est un jeu de rôle, et en quoi il diffère des rpg jeux vidéos. Il se joue sur une table, nécessite un groupe de participants, fait appel à un socle de règles bien définies, et en tant que tel il s’agit d’un jeu de société. En outre il y a bel et bien un « but du jeu », qui est de créer une histoire passionnante, et d’atteindre les objectifs fixés par le scénario en essayant d’interpréter le plus fidèlement possible les personnages par rapport à la manière dont ils ont été créés et par rapport à l’univers dans lequel ils évoluent.
Author
Bonjour Jérôme,
Je n’ai aucun problème à reconnaitre comme tu le fais justement remarquer que l’expression « jeu de société » désigne avant tout une famille de jeux. C’est d’ailleurs plutôt sein de l’employer intuitivement en tant que tel : nous ne sommes pas des robots appliquant exclusivement des protocoles et des « définitions fondamentales », fort heureusement.
Mais ce contexte d’emploi ne fait pas concurrence ni obstacle à ce que de temps en temps on se réfère à un autre emploi de l’expression « jeu de société » : celle de sa définition fondamentale. C’est précisément le cas lorsqu’on rencontre un nouveau jeu et qu’on éprouve le besoin de savoir à quelle catégorie de jeu ou de loisir il appartient.
En ce sens, il me semble que la question de la définition du jeu de société est bien légitime.
Si cela ne ressort pas de mon article, alors je vais le repréciser ici : Il ne serait pour moi absooooolument pas gênant de découvrir que les jdr seraient des jeux de société à part entière si c’était bien le cas. Mais démonstration faite et jusqu’à preuve du contraire ça n’est pas le cas.
Je pense d’ailleurs qu’il faudrait retourner cette question à ceux qui s’émeuvent de me lire contredire leurs certitudes : « En quoi serait-il gênant de considérer que les jeux de rôles ne sont pas des jeux de société mais une catégorie voisine » ? Si tu n’es pas d’accord avec mes observations, quelle est ta réponse à cette question Jérôme ?
La seule existence de point communs ne suffit pas à faire rentrer des concepts dans une définition, sans quoi les éléphants seraient des souris puisqu’après tout ils ont pleins de points communs : ils sont souvent gris, ils n’ont pas de problème avec l’eau, ils ont 4 pattes, une queue, une langue, deux oreilles, du sang chaud, un coeur, un adn qui définit leur génome, ils meurent quand on les écrabouille avec une pyramide etc… L’exemple est bien entendu absurdement pédagogique ^^ .
Sur l’histoire de l’explication à un néophyte, c’est tout à fait pertinent, c’est pourquoi il est super utile de pouvoir évoquer « le monopoly, le « policiers voleurs », les « contes au coin du feu » et le « théâtre d’impro » pour faire comprendre à quelqu’un comment se déroule une partie de jdr. Mais si c’est exact et pertinent pour faire œuvre de pédagogie sur une présentation phénoménologique, ça devient inexact lorsqu’on veut faire de la définition fondamentale ou du classement fondamental. Et mon article ne vient absolument pas interdire aux gens de présenter de toutes les manières qu’ils peuvent le jdr aux néophytes, bien au contraire. Il s’adresse à un autre public : celui des gens ont un intérêt pour la réflexion et le concept en matière de jdr et de jeux de société.
La fin de ton commentaire est une excellente présentation de ce qu’est le jdr, je n’ai rien à y redire. De la même manière, y trouverais-tu à redire si je te faisais remarquer que cette excellente présentation du jdr n’est pas une définition fondamentale du jdr ?
Pourquoi n’en est-elle pas ? Parce que tu postules comme fondamentales certaines caractéristiques du jdr qui n’en sont pas et néglige certains fondamentaux objectifs. Dans le détail :
– « Il se joue sur une table, » : NON le jdr n’a pas besoin d’être joué à un table pour être du jdr.
– il « nécessite un groupe de participants », : OUI dans la mesure où le jdr suppose une démarche collective
– il « fait appel à un socle de règles bien définies », OUI on respecte des CONTRAINTES (ludiques)
Remarque qu’en l’état de ta présentation ; le jeu de pictionary, la séance de BDSM sur une table et la simple discussion de fin de repas correspondent toutes trois rigoureusement aux fondamentaux que tu décris, pourtant, je pense qu’on est d’accord pour dire que dans les trois cas, on ne fait pas de jdr.
Les fondamentaux que tu oublies :
– on y CONÇOIT une FICTION
– on emploie la NARRATION et l’INTERPRÉTATION
La suite de ta citation : « et en tant que tel il s’agit d’un jeu de société. »
Non, un « jeu de société » n’est pas qu’un jeu qui se « joue sur une table, nécessite un groupe de participants, fait appel à un socle de règles bien définies », sans quoi le ping-pong serait un « jeu de société ». Le fondamental que tu négliges dans ce cas et qui différentie le ping-pong d’un « jeu de société », c’est la vocation sociale.
Enfin, je ne nie absolument pas qu’il existe en jdr « un “but du jeu”, qui est de créer une histoire passionnante, et d’atteindre les objectifs fixés par le scénario en essayant d’interpréter le plus fidèlement possible les personnages par rapport à la manière dont ils ont été créés et par rapport à l’univers dans lequel ils évoluent. »
A vrai dire, comme le jdr est aussi un jeu, cette condition est sous-entendue dans la définition fondamentale du mot « jeu », sans qu’ils soit nécessaire de le rappeler dans la définition de chaque jeu répondant à cette définition.
Je pense pas qu’il vaille la peine de se retourner le cerveau : un jeu de société est défini comme « un jeu qui se pratique à plusieurs personnes, par opposition aux jeux qui se pratiquent seul ». Basta.
Cette définition du jeu de société n’a donc rien à voir avec le fait qu’il y ait un gagnant ou un perdant dans un jeu, mais juste avec le fait qu’il y ait plusieurs participants. La définition de société est : « société » (du latin socius : compagnon, associé) est un groupe d’individus unifiés par un réseau de relations, de traditions et d’institutions. Si la société représente un groupe d’individus unifiés (au sens large), alors le jeu de rôle peut être classifié dans la catégorie des jeux de société.
Author
Bonjour diegodonatello,
Je crois que tu confond « jeu collectif » avec « jeu de société ». La définition que tu propose est celle du jeu collectif ; “un jeu qui se pratique à plusieurs personnes, par opposition aux jeux qui se pratiquent seul”.
Mais cette définition ne colle pas à l’expression « jeu de société« .
Preuve par l’absurde si j’applique ta définition ; le football, les relations sexuelles, les jeux télévisés, le paintball, les concours d’agility (tu sais le truc avec les chiens) et les concours de tuning, le cache-cache, les jeux vidéos en ligne et même le « Battle Royal » deviennent chacun des « jeux de société » ; ce n’est pas sérieux !
As-tu lu l’article intégralement ? Car tu procèdes ensuite exactement de la manière que je critique, à savoir :
« J’ai aussi pu remarquer deux autre tendance qui me semble erronée :
celle qui consiste à définir “jeu de société” en découpant les mots de l’expression (définir “jeu” puis définir “société“). Ca ne me semble pas valable car “jeu de société” doit être pris comme un mot composé. L’expression intégrale porte un sens supplémentaire qu’on ne peut pas limiter à celui des mots qui la composent. Essayez de définir “Moyen Âge“, “boute-en-train“, “langue au chat”, “bras de fer” ou “bouc émissaire” de cette manière et vous comprendrez de quoi je parle.
La démonstration qui consisterait à dire :
le jdr est un “jeu”
le jdr se joue “en société“
cqfd : le jdr est donc un “jeu de société“
ne tient pas plus la route selon les mêmes logiques. »
Hello!
Je ne vois pas d’ou sort cette notion de définition de gagnant. Dans tous les jeux apéro et jeux à boire, il n’y a pas plus de gagnants que dans un JDR … Le concept de victoire est aussi marginal que dans un JDR. Et je ne parle même pas des hero quest & co ou la victoire n’est pas non plus présente.
De plus, quand je fais du JDR, cela fait de nombreuses années que je fais des one shot avec des persos pré tirés. Donc en fait je ne joue pas à des JDR ?
Author
Bonjour KiwiToast,
La notion de gagnant sort de toutes les règles de jeu de société.
Prend n’importe quelle règle du jeu d’un « jeu de société », tu y trouveras systématiquement un paragraphe dont le titre est « victoire », « conditions de victoire », « objectifs » etc.
Peux-tu citer un jeu apéro qui ne donne pas ses conditions de victoire ?
Tu te trompes pour héroquest (1ère ed. P.15) : « On considère que les personnages sont arrivés avec succès au terme d’une quête s’ils ont réussi à atteindre les objectifs décrits dans les passages imprimés sur parchemin et à haute voix par le sorcier au début de la partie.« .
Qui a dit que le format one shot excluait de faire jdr ? Sûrement pas moi, je t’invite à relire mon article sur la définition du jdr pour t’en convaincre.
Je ne suis pas d’accord avec toi. Les règles d’un jeu de rôle ont vocation à déterminer succès/défaite, gagnants/perdants. Les règles de combat, par exemple, déterminent qui gagne et qui perd… Non ?
Author
Bonjour Vincent,
Lorsqu’on parle de « gagnants » et de « perdants » dans un jeu de société, c’est au sens de « joueur gagnant de la partie » et non de « personnage gagnant dans un conflit fictionnel« .
Les règles d’un « jeu de société » et le déroulement d’une partie de « jeu de société » ont vocation à déterminer quel joueur gagne/perd la partie.
Les « règles » d’un « jeu de rôles » et le déroulement d’une partie de « jeu de rôle » ont vocation à résoudre les situations conflictuelles et dramatiques dans lesquelles sont plongés les personnages. Autrement dit à déterminer quel(s) personnage(s) gagne/perd dans une situation conflictuelle, dramatique.
Les « règles » d’un « jeu de rôles » n’ont donc pas vocation à désigner le/les joueurs qui a gagné/perdu la partie.
sans quoi, à l’issue d’une partie de jdr, on aurait systématiquement un ou des joueurs qui repartiraient en vainqueurs et d’autres en perdants de la partie, à ma connaissance sur près de 30 années de pratique, ce n’est jamais arrivé.
Et pour cause, je ne connais aucun système de jdr dont les règles déterminent quel joueur perd ou gagne une partie de jdr. On a tout au plus des joueurs triste ou content d’avoir joué un mauvais tour par personnage interposé ou des joueur tristes/heureux du destin de leur personnage/de la tournure de la fiction, personne n’est « gagnant » ou « perdant » au sens qu’on trouve dans le « jeu de société ».
Sommes-nous d’accord maintenant que ceci est précisé ?
Author
Vincent,
j’ai tout de même précisé « joueur gagnant » dans l’article pour que ce soit plus explicite. Comme quoi toute critique reste bonne à écouter et je t’en remercie.
« Et pour cause, je ne connais aucun système de jdr dont les règles déterminent quel joueur perd ou gagne une partie de jdr. »
=> Tout le monde est John est un jeu de rôle dont les règles determinent quel joueur perd ou gagne la partie. De rien
Author
Bonjour,
Le « vilain petit canard » n’en était pas un, même s’il en était persuadé. Cela n’ôte rien à sa beauté ni à la sympathie qu’il nous inspire.
les créateurs de « Tout le monde est John » en disent effectivement qu’il s’agirait d’un jeu de rôle. Je pense qu’il s’agit en fait d’un « jeu narratif » qui s’ignore et non d’un jdr.
Précisément parce que l’intérêt premier décrit dans les règles n’est pas de construire une fiction collaborative (c’est clairement un intérêt secondaire, tout comme la place de la narration dans les règles), mais de gagner individuellement. Le distinguo n’est pas très marqué, je te l’accorde, mais il reste perceptible.
Oh, il n’est pas impossible de pratiquer « Tout le monde est John » comme un jdr à part entière, mais ça impliquera inévitablement de prendre de la distance par rapport aux enjeux compétitifs posés dans les règles (de les relayer au second plan dans notre pratique pour que la compétition n’incite pas trop à sacrifier la qualité de la fiction sur l’autel de la victoire) et donc de la distance par rapport au jeu tel qu’il est formulé initialement.
Si on veut « bien » jouer à ce jeu, rien ne sert de participer à construire un récit poignant, dramatique et riche, il suffit de satisfaire un grand nombre de fois son obsession, et même si la fiction qui en résulte devient complètement grotesque et répétitive.
Je suis d’ailleurs très curieux d’observer ce que feraient des non rôlistes (avec les règles de ce jeu) pour peu que leur lecture leur donne envie d’y jouer. A mon avis, c’est un jeu narratif exclusivement pensé pour des rôlistes.
[…] que je connais moins bien que le jdr : question de cohérence. Mais il y a quelques semaines, un de mes articles qui parlait de jdr et de jeux de société a suscité pas mal de réactions […]
[…] https://ajdr.tentacules.net/reflexions/pourquoi-le-jdr-nest-pas-un-jeu-de-societe […]