Une définition du jdr

Je poste ici le fruit d’une loooongue discussion collective sur le groupe « discussions de rôlistes » sur Facebook.

Montage original de bookreader1999 ts droits réservés

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Voici une définition du jeu de rôles, produit de mes humbles sur le sujet :

 

L’idée était de trouver une définition rigoureuse de la pratique du jdr.
Ce qui précède n’est donc pas une présentation (description destinée aux non-rôlistes), mais un outil pour définir ce qui est du jdr de ce qui n’en est pas.

Je précise que d’autres propositions de très bonne qualité ont été proposées dans le fil de discussion, en particulier par Florent Bruyers. Si le sujet vous intéresse, n’hésitez pas à retrouver ce fil (bon courage sur Facebook) et à parcourir nos discussions.
Pour une brève explication, cette définition regroupe les caractéristiques fondamentales de la pratique du jdr, autrement dit les aspects qui, une fois réunis le distinguent d’ autres activités.

la liste de ces caractéristiques fondamentales, telles qu’identifiées dans notre conversation est :

  • Une ACTIVITÉ LUDIQUE
  • on y CONÇOIT une FICTION
  • la démarche est COLLECTIVE
  • on emploie la NARRATION et l’INTERPRÉTATION
  • on respecte des CONTRAINTES (ludiques)

 


 

Edit février 2016 : Une bonne définition doit être éprouvée, confrontée, passée à la critique pour en éprouver la solidité.
Je propose pour ceux que ça intéresse une petite FAQ/remarques fréquentes tirée des observations qu’on a pu me remonter sur le sujet. J’ai synthétisé le tout pour une meilleure compréhension, n’hésitez pas à réagir vous aussi pour que je puisse améliorer la définition ou enrichir la FAQ :

FAQ & Remarques fréquentes

Sommaire :

1 – C’est quoi la différence entre une définition et une présentation ?

2 – C’est impossible de définir la notion de jdr

3 – C’est impossible de pondre une définition du jdr qui plaise à tout le monde

4 – Pour définir le jdr, il faudrait écrire une bibliothèque

5 – Définir le jdr ça ne sert à personne

6 – Définir le jdr ça ne sert à rien

7 – Définir le jdr c’est cruel car ça exclue des gens/des pratiques de la communauté

8 – Définir jdr c’est réducteur

9 – Ta définition ne traduit pas toute la subtilité du jdr

10 – Définir le jdr, c’est se prendre la tête, moi je préfère jouer

11 – Je ne suis pas d’accord avec ta définition

12 – Ta définition est nulle, car elle n’englobe pas ma manière de jouer a Magic The Gathering avec des rôles et des PEX

13 – Moi je préfère la définition de Casus

14 – j’ai créé un jeu, est-ce un jdr ?

15 – Ta définition est quasiment bonne, mais je préciserai quand même que le jdr est un « jeu de société », pas une « activité ludique »

 

1 – C’est quoi la différence entre une définition et une présentation ?

Cette distinction est fondamentale pour bien se comprendre et éviter les querelles entre sourds et aveugles.

« Définition » et « présentation » sont deux concepts différends, même si on les confonds souvent, à force d’abus de langage :

la « présentation » introduit, décrit, fait comprendre,
la « définition » délimite, formule les caractéristiques, les fondamentaux,

Dans la pratique, on se sert très souvent de « présentations« , rarement de « « .
Ce sont bien des « présentations » qu’on emploie pour décrire notre loisir aux simples mortels et heureusement !

Imaginez la tête du néophyte à qui on servirait une définition à la place d’une présentation !

Par exemple sur la « natation » :

« Je vais pratiquer un sport de déplacements actifs au sein ou à la surface de l’eau, sans appui sur le fond » (définition)

au lieu de

« Je vais nager à la piscine » (présentation)


2 – C’est impossible de définir la notion de jdr

C’est vrai que ça semble difficile d’arriver à un consensus partagé sur une même définition du jdr, surtout que ça n’est jamais arrivé en Francophonie. Je reste convaincu que c’est possible. Pour preuve, après des kilomètres de conversation collective sur Facebook en 2015 avec une grosse vingtaine de personnes, on a bien réussi à en pondre plusieurs qui faisaient largement consensus (les différences entre les définitions consistaient essentiellement à déplacer les mots à un endroit différent de la définition ou à préférer un synonyme à tel ou tel terme).

impossible

D’autres cas nous montrent que ce n’est pas impossible de définir le jdr : Il existe d’autres activités qui s’expriment de manières trèèèès variées mais qui ont pourtant une définition.

Pensez au mot « jeu » et à toutes les formes de jeux qui existent, à tous les joueurs du monde et à leur pratique personnelle du jeu. Ca en fait de la variété !

Pourtant le  mot « jeu » a bien une définition (et même plusieurs, qui servent dans tel ou tel contexte sans qu’aucune ne soit fondamentalement mauvaise).
Dans ce cas, pourquoi le jdr, qui ne compose qu’une petite partie des formes de jeu ne pourrait pas lui aussi avoir sa propre définition ?

Si tant de personnes affirment qu’il est impossible de définir le jdr, en creusant un peu et en discutant avec elles, je me suis souvent rendu compte que ce qu’elles trouvaient impossible, ce n’était pas vraiment de formuler une définition rigoureuse, mais plutôt d’en accepter les conséquence logique : quand on a défini le jdr, on lui a bien donné des limites, et quand on donne des limites, on va forcément se retrouver avec des pratiques qui se retrouveront hors du champ de la définition. Et ça, ça en angoisse visiblement quelques uns.

L’idée que certaines pratiques qu’on pensait être du jdr n’en soit pas à proprement parlé est vécu comme une déconvenue, un truc inacceptable. Je leur répondrait : en quoi est-ce que le nom de votre pratique peut influencer sur la richesse et le plaisir que vous apporte sa pratique ? A suivre…


3 – C’est impossible de pondre une définition du jdr qui plaise à tout le monde

Entièrement d’accord. Heureusement le but premier d’une définition, ce n’est pas de plaire à tout le monde, ni d’être populaire, le but d’une définition c’est d’être un outil solide et efficace. Formuler une définition c’est un peu comme faire un diagnostique : on observe, on réfléchit, on formule des faits et on décrit une situation, si ce que révèle le diagnostique déplaît, ce n’est pas la faute du diagnostique mais du contexte. « On ne fait pas baisser la température du malade en cassant le thermomètre« .

Peu importe que ça plaise à tout le monde, l’essentiel c’est que ceux qui veulent se servir de cette définition ne tombe pas sur un outil rouillé, avec un mode d’emploi écrit en Gamoréen et monté à l’envers.

Après il reste le cas des gens qui aiment se faire remarquer en faisant les malins, en discutant un infime point de détail sans rien apporter de constructif (ergotage) ou bien en attaquant un sujet parce qu’il n’aboutit pas exactement à la vision très personnelle (et peut être fausse) qu’ils avaient du sujet. A ces derniers, je souhaite tout de même la bienvenue : les commentaires restent ouverts en bas de page pour entamer une discussion.


4 – Pour définir le jdr, il faudrait écrire une bibliothèque

Commençons par redonner la définition du verbe « définir » selon le dictionnaire académique français :

Et dans la foulée voici la définition du mot caractère :

Ce qui est clair et précis s’énonce généralement en peu de mots et ne s’encombre pas ce qui est superficiel.

Une bonne définition du jdr (« bonne » au sens de rigoureuse) devra donc être relativement courte et débarrassée de tout ce qui est superficiel ou trop spécifique.

Les caractères d’une chose, ce ne sont que les choses essentielles de cette chose, celles qui permettent d’identifier.
Faire la liste des caractères du jdr, ce n’est pas faire la liste de TOUTES les particularités de TOUTES les pratiques et de TOUTES les exceptions aux pratiques, c’est au contraire ne parler que des traits qu’on retrouve à chaque fois, dans tous les jdr.

Pensez aux caractères des choses et concepts qui vous entourent : ils sont souvent peu nombreux.
Pour le jdr, j’en ai trouvé 5 (voir ci-dessus). Ca ne nécessite pas forcément de longues écritures si on réfléchit bien au sens, à l’emplacement, et la ponctuation des mots qui servent pour la définition.


5 – Définir le jdr ça ne sert à personne

Je pense au contraire que ça peut servir, mais pas à tout le monde ni dans toutes les circonstances :

A qui ça sert :

– aux curieux,
– à ceux qui veulent réfléchir sur les concepts,
– à ceux qui veulent se positionner par rapport à la pratique du jdr,
– aux universitaires etc.

A qui ça ne sert pas :

– aux gens en train de jouer à un jdr,
– aux gens qui veulent faire découvrir ce que c’est que le jdr à quelqu’un qui ignore ce que c’est,
– aux gens qui ne sont pas particulièrement curieux.


6 – Définir le jdr ça ne sert à rien

Pas d’accord :

A quoi ça sert :

1 – A réfléchir, à inventer

Une définition, c’est comme un pense bête pour se souvenir des caractères d’une chose. C’est particulièrement utile lorsqu’on souhaite réfléchir à cette chose pour la faire progresser, la confronter à d’autres concepts, la classer, la comparer etc.

2 – A distinguer entre ce qui est du jdr et ce qui n’est pas du jdrentrepas

En lisant une définition et en la comprenant, on peut déduire ce qui « entre » dans la définition et ce qui n’y « entre pas ».
Par exemple :

la natation, se définit comme « un sport de déplacements actifs au sein ou à la surface de l’eau, sans appui sur le fond ».

Si j’observe un homme en train de tomber d’un pont qui surplombe une rivière ; en lisant la définition, je peux savoir qu’il n’est pas en train de faire de la natation (pas encore en tout cas 😈 ).

Par contre lorsque j’observe une femme en train de faire la brasse dans une compétition sportive, la définition de la natation s’applique bien.

C’est la même chose pour les jdr. Lorsqu’on a une définition de ce que c’est un jdr, on peut alors se mettre d’accord pour dire que tel chose est du jdr et que telle autre chose n’est pas du jdr. Ca peut être utile pour communiquer, catégoriser, trier, référencer etc.

A quoi ça ne sert toujours pas :

– A faire décrire clairement une partie de jdr à quelqu’un qui ignore ce que c’est,
– A interdire certaines pratiques dans le jdr, à punir certaines communautés en les excluant du monde rôliste,
– A frimer en soirée mousse, à faire repousser les cheveux (dommage)


7 – Définir le jdr c’est cruel car ça exclue des gens/des pratiques de la communauté

Oui, c’est effectivement une chose qui peut arriver. Mais ce n’est pas dramatique, expliquons pourquoi :

Avant de pondre une définition, on sonne en général le rappel pour que tous ceux qui se sentent concernés puissent venir mettre leur grain de sel dans la discussion qui précède la définition. C’est une étape importante.

C’est à ce moment qu’on essaie de faire la liste de toutes les pratiques qui se revendiquent comme du jdr et qui semblent communément admises par la communauté comme étant du jdr.

pasidee(oui, vous trouverez toujours au moins un original pour vous soutenir que lorsqu’il fait des croquis de nuages le soir seul sur son balcon, si ! si ! Il fait bien du jdr. En général on écartera poliment sa proposition pour ne pas arriver à une définition si vague qu’elle n’a plus de sens. On ne définit pas les choses en étant animé par l’envie de faire plaisir aux copains, on définit les choses en étant animé par une recherche de pertinence et de vérité. En plus, si on y incluait systématiquement toutes les pratiques qui se revendiquent comme du jdr on arriverait rapidement à une définition de type : « jdr : loisir social. » Pas très évocateur…)

En respectant cette étape de recensement et de discussion collective, on est à peu près sûr qu’on ne négligera aucune pratique qu’on souhaite voir « entrer » dans notre définition. Autrement dit; on se fixera comme objectif pour les étapes suivantes de formuler une définition qui puisse s’appliquer à toutes les pratiques qu’on a identifié (pour la définition que je propose, je me suis efforcé d’y faire « entrer » les pratiques de jdr dites « narrativistes » – par abus de langage- , et aussi celles dites « sans MJ » en plus des pratiques « traditionnelles »).

Donc, si on a bien fait le travail de recensement, une définition du jdr ne devrait normalement pas « exclure » des pratiques reconnues et acceptées comme du jdr à une époque donnée.

Déduction de ce qui précède :

une définition ne vaut généralement que pour un temps donné (après quoi les pratiques reconnues comme du jdr risquent d’évoluer, de ne plus correspondre à l’ancienne définition, il faudra donc faire évoluer l’ancienne voire carrément en formuler une nouvelle),

une définition ne vaut que pour un groupe donné : celui qui se reconnaît dans la définition.

Voila aussi pourquoi ce n’est pas grave de ne pas systématiquement inclure tout ce qui se revendique « jdr » dans une définition rigoureuse du jdr :

1 – parce qu’une définition n’a pas vocation à porter un jugement de valeur. Que votre pratique « entre » ou « n’entre pas » dans la définition proposée, ça ne définit en rien sa qualité, sa valeur.

Les gens dont les pratiques n’entrent pas dans la définition sont simplement invités à prendre conscience que ce qu’ils font est suffisamment différent de ce que font les rôlistes du moment pour ne pas être considéré comme du jdr à proprement parler.
C’est sûrement un bon signe pour leur faire réaliser qu’il est temps pour eux de réfléchir à la définition de ce qu’ils font.
ex : l’airsoft, les jeux vidéos d’aventure avec une progression de personnage, le Killer etc.

2 – parce que chacun est libre de proposer une définition du jdr dans laquelle rentreront ses pratiques. Ca ne veut pas dire que sa proposition sera nécessairement juste et bien accueillie, mais en tout cas rien ne le censure ; une vraie petite démocratie.

En plus l’existence de plusieurs définitions rigoureuses, correspondant aux points de vue/sensibilités de plusieurs personnes est souvent bénéfique pour la réflexion.


8 – Définir le jdr c’est réducteur

Pas de réelle surprise : oui définir un concept c’est presque toujours réducteur au sens littéral.

Définir c’est déterminer avec précision et clarté l’ensemble des caractères d’une chose. Lorsqu’on on définit, on va donc forcément se rendre compte que certain concepts voisins ne se retrouveront pas dans la définition, qu’ils en seront exclus par simple raisonnement logique.

Par exemple, en définissant le jdr, on se rend rapidement compte que les reconstitutions judiciaires de crime, ce n’est pas du jeu de rôle (absence de dimension ludique). Ce n’est pas pour autant qu’on veut empêcher les policier ou les juges de pratiquer notre loisir ou qu’on méprise la Justice.

Définir c’est poser les limites entre ce qui entre dans un concept et ce qui n’y entre pas. C’est donc souvent « réducteur ». Mais attention ; sans jugement de valeur, sans connotation morale.

limiteAutre exemple : lorsque vous tracez les limites d’un terrain, d’une propriété, vous ne faites pas quelque chose de méchant ou de moralement excluant pour vos voisins. Au contraire :

– vous anticipez et évitez les conflits qui pourraient se produire si les limites étaient floues,

– vous matérialisez une situation qui existait déjà avant de tracer la moindre ligne (on délimite un terrain parce qu’il nous appartient déjà),

– vous vous placez dans les meilleures conditions pour faire preuve d’hospitalité et pour cause, si vous ne savez pas où vous êtes chez vous, comment y inviter des amis dans un climat serein ?


9 – Ta définition ne traduit pas toute la subtilité du jdr

Définir, ce n’est pas détailler un ou plusieurs aspects de certains caractères, c’est simplement énoncer avec précision et clarté l’ensemble des caractères d’une chose. C’est pourquoi, quand je définis le jdr, je ne m’attarde pas sur la richesse sociale du loisir : même si c’est super intéressant et particulier par ailleurs.

Si je le faisais je manquerais de rigueur et je produirais un outil déséquilibré et inutilement spécialisé : une définition bancale.

Ca n’empêchera pas plus tard à notre définition de devenir un outil bien pratique pour développer une réflexion sur la richesse sociale du loisir, mais un développement doit rester distinct de la définition qu’il emploie pour ne pas en obscurcir la clarté ou en parasiter le sens lorsqu’on l’emploi dans un autre contexte.marteau

Tiens, pensez à un marteau : un marteau sert souvent à planter des clous, très souvent.

Pourtant sa définition c’est « objet, instrument qui frappe, sert à frapper« .

Si je modifie cette définition pour évoquer un aspect intéressant et que j’écris : « objet, instrument qui frappe, sert à frapper, notamment pour enfoncer des clous« , le sens de la définition n’est pas inexacte, mais vous remarquerez qu’on obtient une définition spécialisée, avec une partie qui n’est pas indispensable et qui peut être perturbante à l’usage.

Par exemple lorsqu’on parle de l’osselet de l’oreille interne (un marteau), du marteau médical pour tester les réflexes (un autre marteau) , des marteaux qui frappent les cordes dans un piano, du marteau de séance des juges américains etc. si on se coltine une définition qui parle de clous, on sens bien que cette partie sera inadaptée et superflue.

C’est d’ailleurs une de mes critiques lorsque Romaric Briand prétend « définir » le jdr tout en consacrant la moitié de sa proposition à détailler 2 des 5 caractéristiques du jdr. Ce n’est pas inintéressant, mais c’est hors sujet.


10 – Définir le jdr, c’est se prendre la tête, moi je préfère jouer

Très bien ! On se retrouve à la table de jeu tout à l’heure.

Dans un premier temps, j’ai envie de demander pourquoi opposer le fait de définir avec le fait de jouer ?
On peut sans problème concilier les deux activités :

– en terme de temps disponible (on joue les weekend, on définit la semaine, en soirée). Le temps a consacrer à définir une chose est limité dans le temps, ne suppose pas un effort régulier, ça laisse d’autant plus de temps pour jouer,

– mais aussi en terme d’intérêt ou de facultés.
Ce ne sont pas des académiciens néophytes qui peuvent définir correctement le jdr mais bien ceux qui y jouent. Les joueurs de jdr sont les mieux placés pour définir leur loisir. D’ailleurs, les qualités qu’on développe en faisant du jdr sont aussi sollicitées pour plancher sur une définition : sens du collectif, écoute, observation, réflexion, tolérance à l’huile piquante de Pizza…

Dans un second temps, personne n’oblige qui que ce soit à s’intéresser au sujet, à travailler dessus, à adhérer à une définition et encore moins à en connaître une par cœur. Jouez autant que vous voudrez, mais respectez ceux qui aiment bien se creuser les méninges sur des choses qui gravitent autour du jeu.
Travailler sur une définition du jdr, c’est d’ailleurs assez ludique : une sorte de casse-tête et d’enquête sur le , la ponctuation et le sens.

Une fois terminée, la définition est comme un outil, on la dépose à un endroit où elle attendra sagement que quelqu’un en ai besoin. Elle ne demande pas d’attention, pas de croquettes, pas d’argent de Pledge Quickstarter…

A titre personnel, je joue encore au moins deux fois par mois et je participe à toutes les conventions de ma région. Je ne suis pas devenu un vieux sage austère avec une barbiche de maître du Kung-Fu dans sa tour d’ivoire. Définir n’empêche donc pas de jouer et ne condamne pas à devenir chiant (quoique…).


11 – Je ne suis pas d’accord avec ta définition

Les critiques sont justement les réactions les plus attendues par les inventeur d’une définition. C’est un peu l’épreuve du feu, le moment excitant où on éprouve la solidité de ce qu’on a fait. A l’inverse, lorsque l’on a l’intuition d’avoir produit une définition bancale, je pense qu’on va plutôt avoir tendance à l’enfermer dans une tour d’ivoire, à la graver dans le papier d’un livre inaltérable, hors de portée des critiques qu’on se gardera bien d’écouter, de digérer, de prendre en compte.

Je vous invite donc naturellement à venir débattre de cette définition dans les commentaires.

J’invite juste les critiques à se poser une simple question avant de réagir en postant des gifs animées déstabilisantes :

Es-tu bien sûr que tu as saisi la différence entre une « définition » et une « présentation » ? Sinon, relis le passage un peu plus haut.

Passé cette étape, merci aux critiques de préciser :

– si le désaccord porte sur un des cinq fondamentaux (ils sont énoncés en gras en dessous de la définition) ; est-ce que tu estimes qu’un fondamental a été oublié pour faire la définition, qu’au contraire j’en ai mis en trop ? S’agit-t-il d’une mauvaise formulation d’un fondamental ?

– si le désaccord porte sur le choix des mots, l’ordre des mots, la ponctuation, explique bien ce qui te pose problème. Et si tu te sens l’humeur de le faire, propose une modification ou carrément ta propre définition pour qu’elle soit publiquement discutée.


autreloisirs

12 – Ta définition est nulle, car elle n’englobe pas ma manière de jouer a Magic The Gathering avec des rôles et des PEX

Déjà as-tu bien lu et compris le sens de ma définition ? Si c’est le cas, as-tu envisagé que ce que tu faisais pouvait ne pas être du jdr ? Et si ce n’était effectivement pas du jdr, est-ce que cette activité présenterait moins d’intérêt pour toi si elle n’avait pas le nom auquel tu pensais spontanément ? En tout cas si personne ne propose de définition du jdr, nous ne le saurons jamais.


13 – Moi je préfère la définition de Casus/Ptgptb/Pr. Rollin/Jawad…

La popularité d’une définition n’est pas un enjeu sérieux, seul son exactitude et sa pertinence semblent importantes. Si vous dénichez une définition qui vous semble plus exacte que la mienne, c’est une bonne chose, venez la référencer dans les commentaires ci-après si vous êtes bien sûr qu’il ne s’agit pas d’une présentation du jdr (au passage, personne ne semble contester les modifications que j’ai apporté à la définition Wikipédia en 2015.)


14 – j’ai créé un jeu, est-ce un jdr ?

(édit 12 juin 2016)

L’occasion idéale de vous rappeler que l’expression jdr n’a pas un seul mais bien trois sens courants.

On utilise indifféremment le terme « jdr » :

– soit pour parler d’une activité (« il fait du jdr ») sans plus de précision,

– soit pour parler des livres et supports dont on se sert traditionnellement pour diffuser un contexte fictionnel de jeu et le système qu’on propose pour y jouer (ex : il a des piles de « jdr » dans son bureau, « prête moi le jdr que tu viens de lire »)

– soit pour parler d’un contexte fictionnel et/ou d’un contexte système plus global et destiné à être pratiqué en jdr (ex : « il joue au jdr ‘Star Wars’ « . « Il ne fait jouer qu’aux jdr D20 », « il est fan des jdr ‘Monde des ténèbres’ « ).

Ceci rappelé, la définition que je propose ne caractérise qu’une « activité » et non des documents ou bien des œuvres. En définissant le jdr ainsi (une activité) on ne propose donc ni un label « jdr » à des livres (livres de jdr) ni à des auteurs (auteurs de jdr).

N.B. : C’est probablement pour avoir négligé cette question de triple sémantique que le GROG et ses détracteurs de la journée se chamaillent pour savoir si un ouvrage est où non « un jdr ».
Vous pourrez toujours creuser pour savoir qui a raison :  s’il existe une définition du jdr en tant qu’ouvrage (ce dont je doute), personne ne semble être d’accord pour l’adopter comme un référentiel collectif -> retour aux bonnes vieilles méthodes de la pleurniche et du rapport de force pour imposer son point de vue à base de « mais si ! Mais non ! Mais euuh… » le problème reste entier.)

Si vous cherchez à savoir si votre livre est un jdr ou si vous étiez un auteur de jdr, un vrai, je vous dirais que la définition que je propose ne répond tout simplement pas à votre question mais je vous suggérerais au passage de plancher vous-même sur votre définition du « jdr ouvrages » et du « jdr auteur » si ça vous intéresse. Lorsque vous aurez fini, j’y jetterai volontiers un coup d’œil.


15 – N’oublie pas que le jdr est un « jeu de société« , pas juste une « activité ludique » !

(édit 3 février 2017)

Pour vous la faire courte et synthétique :
C’est une erreur répandue mais non le jdr N’EST PAS un jeu de société pour la raison principale que les règles d’un jeu de société ont vocation à désigner un ou plusieurs joueur(s) qui sont gagnant(s) de la partie (du « jeu de société ») alors qu’en jdr, les « règles » ne désignent jamais de joueur comme gagnant/perdant.

Pour plus d’informations, voici un article dédié à la question.

 

N’hésitez pas à réagir dans les commentaires !

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Lien Permanent pour cet article : https://ajdr.tentacules.net/meta/reflexions/une-definition-du-jdr

(2 commentaires)

    • Boordaf on 12 avril 2016 at 18 h 49 min

    Très bonne définition 😀

    • Nolaz on 8 février 2016 at 10 h 49 min

    C’est la définition que j’utilise déjà depuis des années. Donc je valide !

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